L'on parle souvent du féminisme, comme du combat des femmes, mais ne devrait-il pas inclure les hommes pour parvenir à des avancées qui vont dans le sens de l'égalité, et qui libéreraient hommes et femmes de stéréotypes limitants ? C'est en tout cas ce que pense et exprime Elena Scappaticci du trimestriel Usbek & Rica, média qui explore le futur, dans sa chronique, dans l'émission "Un monde nouveau".
Chronique
Avec ses 490 000 abonnés sur YouTube, Ben Névert montrent que la jeunesse est capable de réinventer la masculinité. Dans ces tables rondes entre mecs (regarder ci-dessous), le format phare de sa chaîne, il donne la parole à des invités masculins. Ils parlent ouvertement de leur rupture amoureuse ou de leur style vestimentaire et remettent en question des stéréotypes comme 'les hommes ne pleurent pas' en expliquant leur cheminement.
Ce discours, on le voit également de plus en plus sur Instagram et TikTok où de jeunes créateurs de contenus comme "Tu bandes" encouragent les hommes à exprimer leurs émotions, libérer leur rapport à leur corps ou encore oser s'habiller comme ils le souhaitent.
Biberonnés à MeToo, les garçons de la Gen Z se sont sentis représentés dans les causes féministes. Et ils ont surtout compris que le féminisme n'était en aucun cas une guerre contre la gente masculine. Dans son Petit guide du féminisme pour les hommes, publié en 2018, le journaliste Jérémy Patinier nous dit que les hommes de la Gen Z sont des individus plus structurés et plus forts, car ils ont appris bien plus tôt que leurs pères ce qu'était la charge mentale et les injonctions virilistes. Ils ont donc eu l'espace et le temps pour développer une identité plus apaisée, parfois jusqu'à interroger les modèles prônés par leurs propres parents.
Comment les nouvelles masculinités vont-elles se définir dans les prochaines années ?
Il est encore difficile de se projeter, mais les masculinités de demain s'inventent sûrement aujourd'hui à l'ombre des luttes féministes. Dans l'angle mort d'un virilisme aux abois, recroquevillé dans sa superbe d'antan. Comment garantir aux jeunes hommes en quête d'identité de ne pas se faire écraser par des mouvements antagonistes comme la communauté MGTOW, abréviation de Men Going Their Own Way, qui se revendique de la lutte contre l'effacement des hommes de la société et plus précisément de leur chère virilité ?
La réponse se trouve peut-être dans l'écoute et l'accompagnement de ces néomasculinités pour qu'elles aient une chance d'avoir un impact proche de celui de MeToo. Alors que ce mouvement n'a même pas encore fêté ses dix ans d'existence, il est naturel que les hommes prennent le temps de casser les codes de leurs identités. Et les générations futures iront peut-être plus loin grâce à la force de frappe d'Internet.
Source France Inter