Je carbure au stress

Le 17/09/2024

Dans Extraits

1ere couv v 3 lightJ’avance tambour battant vers l’objectif en y engageant toute mon énergie et je dispose d’une potion magique pour démultiplier mes performances. Elle est ma drogue, amphétamine libre de toute interdiction, dose limite ou contre-indication. J’en contrôle toute la chaine, de la production au consommateur et l’utilise sans modération. Je suis dépendant au stress. (extrait de "Un bonheur mérité")

Je m’accroche à une justification apparemment crédible pour ignorer ses conséquences. Cette mise sous pression m’offrirait un « mode turbo » activable à la demande qui me propulserait plus vite et fort vers l’objectif.
Je ne vis donc que pied au plancher. Qu’il n’existe aucun contacteur d’arrêt ou limiteur de régime pour éviter la zone rouge m’indiffère. Mon stress permanent malmène toutes les pièces de la machine mais ma course serait ralentie si j’y prêtais attention. Je m’use depuis des décennies à toucher des lignes d’arrivée avant de m’élancer vers les suivantes sans reprendre mon souffle. Ma vie est une compétition incessante, aussi épuisante qu’impuissante à me procurer un quelconque mieux-être.
Je suis le premier à en subir les conséquences mais mon entourage n’est pas loin derrière. Je n’ai ni l’envie ni le temps d’accorder de l’attention à autre chose que mes objectifs. Mon incapacité à prendre l’autre en considération crée des tensions qui malmènent toutes mes relations. Mais si ma sphère professionnelle n’a d’autre choix que l’accepter, mes intimes ne se privent pas de le regretter vigoureusement...